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Le Nord de l’Ontario


Par quoi commencer? Il y a tellement à dire. En fait, je vais commencer par le début.

Il y a deux ans, pendant que je m’entraînais pour ce voyage, je suivais un gars sur Instagram. Il portait son nom de randonneur, Pisca. Pisca avait décidé de partir à l’aventure et de marcher vers l’ouest canadien en provenance de Montréal.



Évidemment, je suivais son voyage à la lettre. On discutait ensemble, je l’accompagnais dans sa solitude. Effectivement, les réseaux sociaux aident énormément à combattre cette solitude sur la route.


Pisca empruntait l’autoroute et quelques tronçons du Sentier Transcanadien. Mais arrivé à Nipigon, c’était foutu. Le mal de la solitude venait de frapper. Il a décidé d’abandonner et de revenir à la maison.


À ce moment-là, je faisais une randonnée de quelques jours sur le P’tit Train du Nord dans les Laurentides au Québec. Je me sentais aussi seul, même si je savais que mon escapade allait être beaucoup plus brève que de franchir le Canada à pied.


J’ai tenté de comprendre les motivations de Pisca et j’ai aussi essayé de le convaincre de poursuivre en trouvant des alternatives.

Mais rien ne pouvait le convaincre de quoi que ce soit, il avait frappé son mur.


De mon observation, je ne connaissais absolument rien de la route 17 au nord de l’Ontario. Ce que je savais, c’était que les principales villes étaient entre 90 et 150 km les unes des autres.


Qu’est-ce qu’il y a entre?Y a-t-il beaucoup d’animaux sauvages?Est-ce sécuritaire avec les camions et les voitures?Est-ce que je vais rencontrer des gens ou vais-je être seul?

Pisca venait de m’influencer par sa décision d’abandonner.


Le trajet entre Sault-Sainte-Marie et Thunder Bay était la partie qui m’effrayait le plus, car je craignais de vivre ce que Pisca avait vécu.

Sauf que, quelle était la réalité de Pisca?

Il est parti de Montréal et s’est rendu 60 jours plus tard dans une région éloignée.

Tout comme moi à Woodstock au Nouveau-Brunswick, j’avais aussi frappé mon mur une soixantaine de jours après le début de mon voyage à cause de la pluie.


Ma réalité, c’est que j’ai eu la chance de prendre du recul, de revenir à la maison, de revoir ma stratégie pour réussir mon projet.


J’ai travaillé sur mon mental, mon physique, et je me suis entouré de gens inspirants et expérimentés pour me guider dans les meilleurs et les moins bons moments.

Des partenaires se sont joints à moi comme le Laboratoire JM Ross, Atmosphère St-Sauveur, Chiropratique Tremblant. Passionnés de Rando m’a permis de rencontrer d’autres partenaires comme Rossignol, Happy Yak, L’Agence Corivo (Mystery Ranch, MSR, Therm-a-Rest, Platypus, Royal Robbin, Canadian Hat), Druide, A1 Sports, et les Saisons. Et d’autres partenaires comme Darn Tuff m’ont approché sur Instagram.

Quand on fait ce genre de projet et qu’on a le support de nos proches, du public et de nos partenaires, ça donne un élan de motivation incroyable.


Mais revenons au Nord.


Je ne sais pas combien de kilomètres Pisca était capable de marcher, 20, 30, 40? Mais c’est certain que si tu ne peux pas marcher plus de 40 km par jour dans cette région, tu vas trouver le temps long.


Encore une fois, comme partout où je suis passé, la magie se produit lorsque tu arrives près des villes et villages. Les gens sont généreux et accueillants.


Je pense encore à White River, où tu peux installer ta tente en toute sécurité derrière le centre touristique. Tu y rencontres plein de gens de partout au Canada. Les gens s’y arrêtent pour deux raisons. La première, parce que c’est un relais entre Marathon à 92 km et Wawa à un autre 92 km. Il y a aussi le train qui s’y arrête. Donc, beaucoup de monde s’arrête dans ce village de 1000 habitants. La deuxième raison, c’est qu’à cet endroit, en 1914, l’histoire de Winnie the Pooh a commencé. Il y a un beau monument à l’effigie de Winnie et tout le monde s’y arrête le temps d’une photo.


Un autre arrêt indispensable, c’est au Voyageur’s Lodge à Batchawana Bay. Pourquoi? Parce que c’est une des dernières stations-service avant Wawa à 150 km de là et pour manger leurs fameux beignets aux pommes (Apple Fritters). Les employés et le propriétaire Franky sont tellement gentils et serviables. C’est ce qui fait leur marque de commerce et tout le monde s’y arrête parce qu’on s’y sent bien avec la belle vue sur le lac Supérieur juste en face.


50 km plus loin, le Twilight Resort. Un magnifique site avec des cabines et des sites de campement. Tina, la gérante, native de la réserve Ketegaunseebee, un peu avant Sault-Ste-Marie, est d’une gentillesse incomparable. Ses talents d’artiste lui permettent de mettre en valeur ses racines autochtones avec les sculptures, les peintures et toutes les autres œuvres qu’elle fait. Les valeurs de cette communauté sont bien ancrées chez elle. Lorsqu’on la rencontre, on se sent en confiance.





Environ 100 km plus loin, Wawa. Wawa est un mot en langue ojibwé qui désigne l'« oie sauvage ». C’est évidemment l’emblème du village. La grosse statue de l’oiseau à l’entrée du village est, selon les habitants, le seul attrait touristique du village.Un peu plus vers le lac, il y a le Naturally Superior Adventure. Un centre nature éco-touristique qui offre du camping en tente, cabine et même dans le glamdome. J’ai eu la chance de rencontrer une bonne partie de l’équipe dont Valérie et le propriétaire David. Ce sont des passionnés de plein air et d’aventures. Leurs expériences sur le lac vous feront vivre toutes les couleurs.


Pour cette première partie, je vais arrêter ici pour faire court. Je vous raconterai les histoires des villes suivantes jusqu’à Thunder Bay dans un prochain texte.


Message pour Pisca


L’impermanence. Tout est impermanent. Tout a un début, tout a une fin. C’est au moment où l’on désire revivre une émotion ou une situation que la souffrance commence. Accepter la solitude permet de se ressourcer envers soi-même. Accepter la présence de l’autre permet d’échanger et de découvrir. Dans tous les cas, il faut continuer de sourire car dans les deux cas, c’est temporaire.


Merci de vous abonner à ce blog. Votre soutien démontre que vous appréciez mon travail que je fais pour vous sur la route.

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