Après avoir quitté les belles personnes qui m’ont si chaudement accueilli au déjeuner bénéfice pour le musée de Commanda, j’ai emprunté la route Alsace qui se rend jusqu’au village de Nipissing.
Une route sinueuse avec des montées et des descentes. J’avais environ 20 Km avant d’arriver au musée du village.
J’avais vraiment hâte de voir ce village qui porte le même nom que la région.
J’arrive au dépanneur du village. Je me gare en prenant un gros magnum crème glacée et chocolat, un briquet et deux barres de chocolats Mars. Total de la facture 14$
Déjà il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce village.
Je me rends au musée et à l’église. Je regarde si je peux voir un numéro de téléphone pour appeler en guise de confirmer ma venu.
Je vois une madame sortir son chien, elle me voit et elle entre aussi tôt. Comme si j’étais dans un film de cow-boy et que le méchant arrivait dans le village. Il manquait juste les balles de foin qui roulent au vent.
Finalement, je ne trouve absolument rien.
Je vais cogner chez un voisin, pas de réponse.
Un autre pas de réponse. Je vais chez la madame que j’ai vue. Elle ne répond pas. Déjà là j’aurais du avoir une alarme qui sonne dans mon GOD feeling.
Je vais chez un autre voisin, enfin il ouvre.
Moi : Bonjour, comment allez-vous ?
Lui : très mal !
Moi : Pourquoi ?
Lui : Parce que tu es là. Tu es sur mon terrain. Il est privé.
Moi : Je suis désolé de vous déranger mais je traverse le Canada à pied et je cherche un place pour mettre ma tente.
Lui, désolé mais ça ne sera pas ici.
Je quitte, je tourne le coin. Je vois une voiture se diriger vers moi à vive allure. Il s’arrête.
Qu’est ce que tu fais chez moi? Je t’ai vu sur mes caméra. Tu n’as pas d’affaire là.
Je prends le temps de lui expliquer.
Une autre voiture arrive. Un gars sort de sa voiture avec son manteau de chasse camouflage. Il est en colère.
Qu’est ce que tu fais là, je t’ai vu sur ma caméra. Tu es un criminel, tu n’as pas l’autorisation de venir chez moi comme ça. Tu sais, ici tout le monde a des fusils.
Une autre voiture arrive. Ie gars sort. Il voit que son voisin semble avoir prit la situation en contrôle.
Je suis complètement apeuré. Je tremble, j’ai peur je ne sais pas ce qu’il se passe je ne comprends rien.
Un autre gars sort de la maison au coin, là où j’avais vu la dame sortir son chien. Il semble plus ouvert.
Je lui demande de m’expliquer ce qu’il se passe.
Le chasseur est hors de lui, il me demande de m’identifier. Je lui raconte mon projet. Il ne veut rien savoir.
Il ajoute, je vais appeler la police montre moi ton identité.
Normalement, il ne faut pas faire ça mais j’ai collaboré. Je lui dis, appelle là au plus vite la police parce que je vais être plus en sécurité avec elle qu’avec toi.
J’apprends que dans ce village il y a eu beaucoup de problèmes avec des itinérants et des gens avec des problèmes de drogues et alcools.
Je réussie à partir. Je tremble, j’ai juste le goût de pleurer et de faire évacuer ce stress que j’ai vécu.
Je marche sur la route. J’entends les voitures derrière moi et là je commence à paniquer à nouveau croyant qu’un d’eux pourrait venir me frapper en voiture par derrière.
Je décide d’appeler la police. J’explique la situation. Un voiture de police arrive. C’est l’appel du chasseur. Je rencontre la policière. J’entends à la radio mon appel. Une autre voiture de police arrive.
Ils voient bien que je ne suis pas menaçant.
On essaie de voir des options. La meilleure reste celle que je continue de marcher vers le sentier dans le bois.
Je m’y rends. Le sentier et boueux, le soleil commence à se coucher. Enfin, je trouve un coin intéressant. Il est 9h00. J’installe ma tente. J’appelle Ann, je lui donne ma position je lui donne les informations de la police.
Le lendemain je me suis réveillé, j’ai rangé mes choses et j’étais bien heureux de pouvoir me rendre plus rapidement chez Ben et Isobel à North Bay pour me reposer deux jours.
Vous voyez dans cette histoire, c’est la première mauvaise expérience sur près de 6000km. Il m’a fallut qu’une mauvaise expérience pour qu’à mon tour, ces personnes me transmettent leur peur.
Et c’est quoi leur peur ?
La peur de perdre quelque chose ou pire la peur de mourir.
Par leurs mauvaises expériences du passé, ils se sont créé une peur. Ils sont en mode défensive.
Si ces personnes changeaient leur vision des choses.
Au lieu d’être agressif pour protéger leur famille, leurs avoirs etc, s’ils s’ouvraient aux autres.
Qu’est ce que l’itinérant a besoin ? Un toit, être au chaud, du support moral et physique.
Est-ce que c’est en le menaçant qu’il va s’aider et croire en l’humain.
Par leur peur ces mêmes individus deviennent à leur tour un fléau pour la société qui est probablement pire que l’itinérance car leur mode de vie devient une idéologie à vouloir se défendre et de fermer leur cercle.
Quand on agit de cette façon, il y a de forte chance que des troubles mentaux se développent tel que la paranoïa.
En conclusion, et si on prenait le temps d’écouter les autres, ne serait-ce pas la solution pour grandir et évoluer dans le respect collectif ?
Mon prochain texte portera sur toute la bonté de gens que j’ai reçu depuis un mois. J’ai bien hâte de vous en parler.
Merci pour votre support.
Si vous désirez devenir un de mes supporteurs ceci fera une grande différence pour le cours de ce voyage. Soyez assurez que l’argent reçu est déclaré au gouvernement et aussi elle sera reversé dans différentes causes.
Merci de tout cœur d’être là.
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